Imaginez le monde en 2050. Où êtes vous ? Comment vivez vous ? Qu’est ce qui est important pour vous ?

Le chemin vers l’objectif d’émission de seulement 2 Tonnes de CO2eq par personne en 2050 conformément aux accords de Paris est long et personne n’a réussi encore à l’imaginer précisément. Le plan de transformation de l’économie Française est en cours de rédaction par le Shift Project par exemple et permettra peut être d’avoir une stratégie réaliste.
Prenons donc le temps de réfléchir aux priorités et à l’intensité des actions à mettre en place pour atteindre cet objectif.
Chaque action aura un impact sur notre référentiel, notre confort et nos relations sociales. En avoir conscience est le premier pas vers l’acceptation de ces perturbations :
- Si vous avez l’habitude de parler voyages au bout du monde avec votre cercle d’amis, la décision d’arrêter de prendre l’avion vous amènera à être en décalage de mode de vie, ce qui amènera un inconfort ou un désintérêt possible pour cette relation amicale.
- Si vous avez l’habitude des barbecues de viandards, devenir végétarien demain vous apportera un inconfort social important.
Des participants m’ont dit vivre dans une maison chauffée à 17°C la journée et 12°C la nuit et se sentir complètement confortable. D’autres m’ont dit se satisfaire d’une douche chaude de 5 litres par jour parce qu’ils ont pris cette habitude en roadtrip.
Au contraire, une étude a montré que 45% des gens qui travaillent à moins de 1km de chez eux y vont en voiture. Comment prendre le train pour des longs trajets alors qu’on a le confort et la flexibilité en voiture ? Bien des gens y arrivent, par choix ou par obligation, y prennent goût et y trouvent des avantages inconnus des conducteurs de voiture. Toutes ces personnes sont confortables dans leurs comportements, et n’ont pas l’impression de faire des sacrifices. Elles ont un bilan carbone bien meilleur que le mien par exemple. Elles m’apportent un angle de vue sur toutes les petites choses de la vie qui peuvent sembler prépondérantes mais tellement relatives pour d’autres personnes
Il est également important de réfléchir aux ordres de grandeur : Quelqu’un qui tend vers le Zéro déchet mais prend l’avion 1 fois par an aura un bilan carbone moins bon que quelqu’un qui ne prend pas l’avion mais génère beaucoup de déchets.
D’où l’importance de participer à un atelier MyCO2 qui sera la première étape du plan d’action : mesurer l’existant et comprendre les ordres de grandeur.
Nous voyons que l’importance des changements pour réduire notre empreinte carbone est une question de perspective, pour certains ce sera facile, pour d’autres plus lent. L’important est de cheminer, tous dans le même sens.
L’idée n’est pas d’être à 2 Tonnes demain. L’idée aujourd’hui est de prendre conscience de ce qui est important pour nous et pourquoi.
L’idée est de prendre le chemin, qui n’est pas celui du toujours plus, mais du toujours mieux : se tourner vers une consommation raisonnée, sobre en carbone.
Comme des fumeurs, la prise de conscience est le début du sevrage. Il sera toujours plus facile de prendre des habitudes sobres en carbone par nous même que de se les faire imposer par des stages de désintoxication à la consommation excessive.
D'un point de vu global, la publication de Carbone 4 "Faire sa part" montre que les différents leviers d'actions pour faire baisser les émissions de CO2 seront séparés au quart par des changements individuels (comportement et investissements financier personnels) et aux trois quarts par les changements collectifs (décarbonations de l'industrie, agriculture, services publiques et énergie). Cette conclusion est basée sur le cas "réaliste" où une partie de la population restera insensible aux efforts à faire.
Le pourcentage d'action individuelle atteindrait les 50% de l'effort à fournir si tous les Français s'engageaient vers un comportement héroïque en acceptant de modifier leurs modes de vie et de consommation tel que décrits dans l'article.
Quand on pose la première pierre d’une maison, on sait de quel coté mettre la prochaine.
Que chacun pose aujourd’hui sa première pierre vers un monde bas carbone, et commence à #fairesapart.
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